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L'ingéniosité des héros du séisme d'Al Haouz


 

Le séisme d’Al Haouz a été particulièrement coûteux en termes de pertes humaines et de dégâts matériels. Ayant touché plus de 160 communes et près de 3.000 douars, il aurait fait 2,8 millions de sinistrés dont un peu moins de 3.000 victimes. Près de 60.000 constructions auraient été touchées, dont le tiers serait totalement détruit, d’où l’importance d’une intervention rapide, surtout dans des régions montagneuses froides et pluvieuses, pour offrir aux rescapés des solutions de logement sur les court et moyen termes.

Voici ce que nous avons constaté sur le terrain.

Mobilisation de l’état

 

Un fond spécial pour la gestion des effets du séisme a rapidement été mis en place par l'État. Il dépasse les 10 milliards de dirhams et sera dédié à l’étude puis à la reconstruction des villages détruits, dans le respect des normes modernes mais aussi des particularités culturelles et historiques des régions touchées.

Les victimes seront indemnisées, selon le degré des dégâts identifiés, et l’ensemble des infrastructures sera remis à niveau. Mais il est clair qu’il s’agit d’une solution sur le long terme et que les habitants des régions touchées auront besoin de solutions intermédiaires pour passer l'automne et l’hiver prochains, d’où l’importance de l’implication de la société civile.

Entre-temps, des solutions de logement temporaires ont été déployées, comme l’immense camp d’Asni et le camp militaire d’Amezmiz géré par les Forces Armées Royales.

Les tentes en polyéthylène

 

Les premières associations et les collectifs de bénévoles dépêchés sur place ont opté pour des tentes en structures métalliques recouvertes de bâche en polyester revêtu de polyuréthane, ou en polyéthylène tissé (résistant et bon marché). 

Fabriquées par des artisans locaux, ce qui a l’avantage de booster l’économie locale, ces tentes répondent aux attentes des centaines de milliers de personnes qui ont besoin en urgence d’un toit et d’intimité, alors que les stocks des tentes pop ups, canadiennes et de camping se sont vite retrouvés en rupture suite à une très forte demande, dès le lendemain du séisme.

Ces tentes ont l’avantage de bénéficier d'une bonne stabilité, de résister aux intempéries et d’offrir une isolation acceptable, tout en étant faciles à transporter et à monter, quelle que soit la nature du terrain. Elles nécessitent néanmoins un temps de fabrication conséquent et demeurent relativement coûteuses à produire. 

Les constructions légères en rotin

 

Si les tentes en métal recouvertes de bâches ont été le choix de prédilection de plusieurs associations, elles ne pouvaient pas couvrir la totalité des besoins. Beaucoup d’artisans se sont retrouvés dans l'impossibilité d’honorer de grandes commandes, faute de main d'œuvre et de matière première.

Les plus ingénieux ont donc opté pour des habitats de fortune en bâtons de rotin recouverts de bâche pour serre. Ce film thermique en polyéthylène est une variété de plastique transparent et particulièrement résistant, utilisé dans l'agriculture afin de garder la chaleur à l'intérieur et la redistribuer efficacement.

Ce type de tente a l’avantage d’être fabriqué sur place, grâce à la légèreté des matériaux utilisés, surtout le rotin d’origine 100% naturelle. Surélevé du sol grâce à une structure en palettes de bois, il offre une isolation thermique idéale et permet une diffusion large, surtout dans les régions les plus recluses.

Les constructions modulaires en préfabriqué

 

Les initiatives qui ont pu réunir des montants conséquents et qui étaient soucieuses d’offrir des solutions de logement plus élaborées et complètes ont opté pour des bâtiments modulaires en préfabriqué, similaires à ceux utilisés dans les chantiers.

Cette solution a l’avantage d’offrir une isolation et une sécurité optimales, un confort proche d’une habitation urbaine moderne et des installations électriques et sanitaires à niveau. En plus, ces blocs peuvent par la suite (après la reconstruction) être convertis en écoles, en locaux d'associations et de coopératives, etc. 

Seul bémol, ces logements préfabriqués coûtent 10 fois plus cher qu’une tente classique et nécessitent un transport spécial, des équipes sur place pour le montage et ne peuvent pas être installés sur un sol meuble ou trop accidenté.

La combinaison de ces trois solutions (et tant d’autres) a permis de répondre rapidement aux besoins en logement des sinistrés du séisme en prenant en compte la nature du terrain, et les moyens des associations et des bénévoles engagés.

 

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